Principales publications
Claire Bidart, Lorraine Bozouls, Léo Joubert, Elisa Klüger, Patrick Perez, Ingrid Tucci, 2024
Imbriquer les méthodes pour comprendre la dégradation des relations interpersonnelles en terms de crise.
Revue française de sociologie, n°1-2, vol. 65.
Article dans une revue à comité de lecture
À partir de l’étude des effets des confinements lors de la pandémie de la
Covid-19 sur les relations interpersonnelles, cet article discute l’apport des méthodes
mixtes à une sociologie des liens sociaux en temps de crise. S’appuyant sur les deux
premières vagues de l’enquête « La vie en confinement » (« VICO ») et sur 90 entretiens,
cet article montre les manières possibles de combiner les matériaux, les
méthodes et les résultats. Il prend pour objet l’analyse des dégradations relationnelles,
et pointe les limites des analyses géométriques qui invisibilisent la pluralité des profils
relationnels. Sur le plan analytique, les entretiens complètent les résultats sur les dynamiques
et les temporalités qui sous-tendent les dégradations. Sur le plan empirique, le
matériau qualitatif enrichit la base des relations issue de l’enquête par questionnaire.
Les transferts et combinaisons entre les données et les méthodes permettent d’éclairer
le lien entre les rôles relationnels et les formes de dégradations.
A paraître
Léo Joubert, 2021
Entre communauté des contributeurs et société des usagers, les communs de masse à travers le cas de Wikipédia.
Terminal, n°130.
Article dans une revue à comité de lecture
Cet article interroge les effets sociologiques de la massification d’un commun à partir de l’analyse de la version francophone de Wikipédia. Nous utilisons notamment l’enquête « Wikipédia 2015 » réalisée par le GIS Marsouin en mars 2015 auprès des lecteurs et des contributeurs de Wikipédia. Nous développons un modèle d’analyse sociologique fondé sur une distinction entre la « communauté des contributeurs », rassemblant les participants à la production et la régulation de Wikipédia, et la « société des usagers », ensemble d’acteurs hétérogènes plus ou moins proches et favorables au commun wikipédien. Cette structure duale constitue, davantage que la référence à la non-rivalité de la ressource, une piste d’adaptation du modèle ostromien des communs au cas particulier des communs de masse.
Voir sur OpenEditions
Voir sur OpenEditions
Léo Joubert, 2019
Le parfait wikipédien
Le mouvement social, n°268
Pages 130 - 146.
Article dans une revue à comité de lecture
Les sciences sociales sont parvenues à un consensus sur le fait qu’il n’y a de commun ou de bien commun qu’encadré par des règles consensuelles entre participants. Comment des participants à Wikipédia, qui est un « commun
de la connaissance », ont-ils permis l’application des règles en instaurant une surveillance des contributions (des autres). Nous formons l’hypothèse qu’un surveillant est légitime s’il préserve autant la possibilité d’engagement des
novices qu’un état jugé consensuel de la réglementation du wiki. Trois périodes sont mises en valeur à l’aide d’indicateurs correspondant à l’évolution de la version française de Wikipédia. Durant sa genèse, de 2000 à 2004, les premiers
contributeurs écrivent les règles constitutives. Entre 2004 et 2008, un flux gigantesque de novices oblige les surveillants à s’adapter en précisant les règles et en développant des robots pour gérer la charge de travail. Depuis 2008, de
nouveaux dispositifs de surveillance en temps réel apparaissent. Sous la pression de surveillants chevronnés, les règles se transforment en mode d’emploi. Parce qu’aider à devenir un bon contributeur revient à prescrire un comportement
légitime, la réglementation renforcée devient compatible avec la surveillance. Au cours de ces trois périodes, la « dialectique de l’engagement et de la réglementation » permet d’appréhender la légitimité de la surveillance au sein d’un
commun de la connaissance.
Voir sur Cairn.info · Notice HAL · Télécharger le
PDF
Voir sur Cairn.info
Notice HAL
Télécharger le
PDF
Projets en cours
Collaborations
Personnels
Collaborations
-
Informer, Débattre, Interagir Localement, Cartographier des Idées (IDILIC).
Projet financé par l'Agence Nationale de la Recherche (coordination Arnaud Tessier).
+ de détails.
-
Data2Laws : fouille des mécanismes de passage à l'échelle des collectifs en ligne.
Projet financé par l'Agence Nationale de la Recherche dans le cadre du PEPR eNSEMBLE (coordination Cécile Bothorel).
+ de détails.
-
Enquête "Wikipédia 2023"
En coopération avec le GIS Marsouin.
+ de détails.
Personnels
-
Sociologie de l'engagement dans un commun numérique de masse.
+ de détails.
Thèse de doctorat
Wikipédia : la fabrique d'une encyclopédie à l'ère du logiciel libre.
Sociologie d'un commun numérique de masse.
Voir le résumé
Soutenue le 27 novembre 2020 devant le jury suivant :
- Dominique Cardon, sociologue, professeur des universités à l'Institut d'Études Politiques de Paris, rapporteur.
- Pierre Mercklé, sociologue, professeur des universités à l'Université Grenoble-Alpes, rapporteur.
- Martine Mespoulet, sociologue, professeure des universités émérite à l'Université de Nantes, suffragante.
- Laurence Reboul, statisticienne, maîtresse de conférence HDR à Aix-Marseille Université, co-directrice de thèse.
- Eric Verdier, sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, directeur de thèse.
- Antoine Vion, sociologue, professeur des universités à l'Université de Nantes, président du jury.
S’appuyant sur la sociologie du numérique, la sociologie interactionniste des professions et la théorie des biens communs, cette thèse analyse l’émergence et l’évolution de la version francophone de Wikipédia, une encyclopédie «
participative ». S’inspirant de l’approche de Norbert Elias en termes de configurations, la démarche appréhende Wikipédia comme une structure évolutive résultant d’interdépendances entre règles, parcours individuels et corpus
encyclopédique. La première partie est consacrée à la généalogie de ces divers éléments et de leur articulation, qui aboutit à définir Wikipédia comme un « commun numérique de masse ».
La deuxième partie rend compte de notre parcours méthodologique en s’efforçant de retracer les difficultés inhérentes à la sociologie d’un site web. Elles tiennent notamment à la nature et à l’articulation des données mobilisées, à savoir
sur le versant qualitatif 28 entretiens biographiques de contributeurs et un important corpus de documents publiés en lignes, ainsi que deux sources quantitatives : 12 424 réponses à une enquête par questionnaire et les archives numériques
des rubriques de Wikipédia. Le traitement de l’ensemble de ces données a cherché à rendre compte des différenciations qui traversent les divers composants de Wikipédia.
La troisième partie de la thèse analyse la configuration wikipédienne au travers de ses règles, en les appréhendant comme le résultat d’un apprentissage organisationnel de la gouvernance de la masse. L’augmentation du nombre de
contributeurs (2004 – 2007) modifie les modalités d’élaboration du travail d’écriture des notices de l’encyclopédie. Ces contraintes nouvelles sont prises en charge par des contributeurs assimilables à des « professionnels » du contrôle des
flux d’information. L’augmentation du nombre d’usagers (après 2007) fait de Wikipédia une encyclopédie de référence, ce qui suscite l’émergence, à côté de la « communauté des contributeurs », d’une « société des usagers ». Les controverses
publiques relatives à la fiabilité de Wikipédia ont une profonde incidence sur les règles wikipédiennes. Saisi comme le produit de cette histoire, le corpus wikipédien est alors replacé dans la pluralité des enjeux que sa rédaction et son
utilisation ne manquent pas de susciter.
La quatrième partie de la thèse appréhende la configuration par l’entremise de parcours de contributeurs à l’aide d’un modèle séquentiel de « carrière » en trois temps, distinguant notamment des moments de « sélection » et d’ «
identification ». Deux premières étapes, le « passage à l’acte » et la « décision de rester », sélectionnent parmi les usagers de Wikipédia, les « wikipédiens » potentiels. Une troisième étape, la « cristallisation », consiste en la
construction d’« identités de wikipédien ».
La combinaison de ces deux niveaux d’analyse, traditionnellement pris en compte de façon séparée, conduit à proposer une « critique sociologique du commun ». Après avoir mis à l’épreuve les approches théorisant l’institution des « communs
», Wikipédia est analysée comme un dispositif contribuant à l’émancipation d’individus préalablement sélectionnés.
Le projet IDILIC repose sur l’organisation d’évènements de médiation dans un format
qui intègre l’échange entre scientifiques et citoyens, et son analyse pour dégager des pistes d’amélioration du dialogue
Science-Société. Pour comprendre la défiance ou l’engouement de nos concitoyens vis-à-vis de certains domaines ou avancées
scientifiques, il est primordial d’entendre leur ressenti en les amenant à échanger avec les scientifiques sur des sujets
qui impactent leur quotidien. Le principe est que chaque individu (grand public et scolaires) s’interroge sur des sujets
scientifiques d’actualité, sur la base d’informations apportées par des scientifiques, des industriels, des politiques et
des représentants de consommateurs. L’objectif est que chaque communauté améliore sa perception de l’autre pour engager
avec elle un dialogue constructif et dépassionné. La co-construction de ce projet et sa mise en œuvre seront portées
par un consortium associant des acteurs spécialisés dans la médiation et la diffusion de la culture scientifique en chimie,
en partenariat avec des sociologues afin de mettre en place des outils de mesure pertinents et de produire une étude critique
sur l’efficacité de ce mode de médiation, et sur la perception de la thématique scientifique traitée selon le type de public
(scolaires vs adultes) et leur origine (sociale, géographique, instructive…).
Data2Laws proposera une théorie de l'évolution à grande échelle des collectifs en ligne, tels que Wikipédia.
Les principaux enjeux scientifiques sont : 1) Déterminer si tous ces grands collectifs suivent la même dynamique évolutive en trois phases (croissance, percolation, stabilisation).
2) Identifier s'ils partagent des propriétés communes au niveau des contributeurs, notamment en ce qui concerne leurs motivations,
leurs trajectoires à travers les phases, leur manière d'agir collectivement et les formes d'organisation qu'ils adoptent.
3) Affiner l'analyse de la diversité des comportements et des dynamiques collectives.
4) Extraire des théories intermédiaires sur les mécanismes d'évolution à grande échelle.
Pour y parvenir, nous combinerons plusieurs disciplines complémentaires : fouille de données, traitement du signal, physique statistique,
simulation sociale, sociologie et gestion. En adoptant une approche basée sur les réseaux complexes,
nous confronterons différents points de vue et méthodes afin de capturer les multiples facettes du phénomène d'évolution à grande échelle.
L’enquête Wikipédia 2023 a pour objectif de recueillir des données sur l’utilisation et la perception de l’encyclopédie en ligne collaborative par ses lecteur·rice·s et ses contributeur·rice·s. Il est aussi question d’étudier leur participation et leur implication dans la plateforme, qui existe depuis désormais plus de 20 ans.
Pour les contributeurs, l'enquête vise à répondre aux questions suivantes : qu’est-ce que cela signifie d’être contributeur, comment cela est-il perçu par leur(s) proche(s), comment cela impacte-t-il leur pratique, leur vision de Wikipédia et de sa gouvernance ?
Pour les lecteurs, nous nous intéresserons à celles-ci : comment utilisent-ils·elles Wikipédia ? Qu’est-ce que l’acceptabilité des sources d’information, selon le contexte (école, université, information, etc.), pour eux·elles et pour leur « public » ?
Le questionnaire s’appuie et élargit celui réalisé en 2019 par la Fondation Wikimédia. L’enquête fait suite à deux enquêtes sur les utilisateur·rice·s français·se·s de Wikipédia (2011 et 2015). L’équipe, coordonnée par le GIS Marsouin, est constituée de chercheur·se·s d’institutions publiques françaises et européennes.